deuxième partie d'itv toujours aussi intéressante, merci pat pour ce moment partagé
Par christian, le 18.09.2025
ali, clique sur le lien souligné claude demet-horde qui se trouve à la fin de la chronique. cela te permettra
Par Anonyme, le 17.09.2025
des textes magnifiques, de la poésie rock sur des sujets graves ou légers. le goût de la formule, afin de gomm
Par Anonyme, le 17.09.2025
j aimerais bien écouter cheval de douceur
Par Anonyme, le 17.09.2025
je suis le bassiste du groupe nostalgie
Par Anonyme, le 17.09.2025
Date de création : 13.02.2019
Dernière mise à jour :
16.09.2025
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Seuls les authentiques connaisseurs d' Ange sauront évoquer le groupe Absurd. Il faut avoir suivi le groupe belfortain lors des concerts des années 90, 2000 pour se rappeler l'existence d' Absurd, le groupe faisant régulièrement les premières parties de la bande à Christian Décamps.
Absurd est originaire d' Attignat, près de Bourg en Bresse.
La formation voit le jour en 1991 et se compose de cinq musiciens et d’une danseuse .
Eric "chatte Chatte" Martelat – chant
Mickäel Colignon – guitare
David Rochette – guitare
Jean-Charles Zurun – basse
Jérôme Guyon – batterie
Le groupe délivre alors un rock boosté de Hard à tendance progressive. Mettant en avant la théâtralisation de leurs compositions, ils arrivent sur scène déguisés et costumés.
Profondément influencé par le Hard Rock des années 80 mais aussi par le rock progressif, le groupe ne cache pas d'ailleurs son admiration pour Ange et Iron Maiden, Absurd fera régulièrement les premières parties d' Ange dans toute la France , mais a partagé également l’affiche avec Malédiction, Killers et Porcupine Tree.
Ils ont sorti , un album live "espace d'un été" et deux disques studio "pour un oui pour et nom" et "Dernières sommations"
Le groupe se sépare en octobre 2003, il y a tout juste vingt ans.
Eric « Chattos » Martelat , Mickäel Colignon et Jean-Charles Zurun décident alors de fonder "Messaline" une formation plus Heavy Métal tout en gardant des références au progressif (textes, Costumes).
Mais Messaline est une autre histoire que vous contera demain Keith Michards, car nous avons décidé Keith et moi de faire deux articles conjoints, Aujourd'hui Absurd et demain Messaline, le fil conducteur étant Eric Martelat qui a bien voulu faire deux interviews différentes
Bref voici l' entretien qu'a bien voulu me donner Eric Martelat le chanteur d'Absurd nous abordons ensemble le thème du rock progressif, demain il nous parlera de Messaline avec mon ami Keith Michards
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Interview Eric Martelat
Mister Pat :
Salut Eric, je suis super content de faire la "discute" avec toi car j’aime beaucoup « Absurd » un groupe un peu à part dans le progressif Français, si tu le veux bien voici ma toute première question, à quel âge as-tu commencé à chanter ?
Eric Martelat :
Moi aussi Pat car " coïncidence " ce mois ci cela va faire 20 ans que le groupe c’est séparé !
Pour en venir à ta question Je pense que j’ai commencé à fredonner à l’adolescence lorsque j’ai commencé à acheter des vinyles.
je suis né en 1971, alors mes premiers vinyles de rock c’était au milieu des années 80.
C’est vrai que lorsque j’ai commencé à écouter les vinyles, je commençais un petit peu à chanter dessus. C'est venu assez naturellement.
Au lycée tu as toujours des copains qui montent des groupes de rock, plutôt éphémère on va dire, je me suis greffé sur un projet pour une fête de lycée, j’ai chanté deux morceaux avec les copains, et finalement de chanter et d’être sur scène, (c’était au théâtre de bourg en bresse en plus) ça m’a galvanisé.
J’étais plutôt à l’aise finalement et çà m’a incité après à monter un vrai groupe de rock , j'ai commencé à écrire des textes, je suis parti assez rapidement à faire de la compo !
MP : Justement quand tu étais ado, qu’est-ce que tu écoutais comme musique ?
EM : En fait la musique que j’écoutais quand j’étais ado je continue à l’écouter maintenant, c’est à dire que c’est les grands classiques du rock, il y a Genesis, j’ai eu une grosse période « rock progressif » j’ai commencé par Pink floyd et après j’écoutais un peu de tout.
Forcément j’ai pris une grosse claque avec Ange parce que c’était très différent de ce que j’avais pu entendre auparavant.
J’écoutais un peu de pop à la radio mais c’est vrai que d' entendre la voix de Christian Décamps qui a une voix bien particulière et la musique du groupe derrière pour moi cela a été en quelque sorte une révélation.
MP : C’est vrai que c’est un groupe à part ! Moi je suis plus vieux que toi, à l’époque en étant ado j’avais acheté leur 1er 45 tours tu vois ! Pour moi Ange c’est un groupe essentiel de mon adolescence.
EM : Ange 10 ans après, ça fait le même effet avec les ados, parce que c’est un peu sulfureux quand même ! Et quand tu as 16 -17 ans tu as plus envie d’écouter des textes comme çà qui sont en rebellion par rapport à toute la variété française que t’écoutais chez Drucker, alors forcement ça m’a plu tout de suite, et puis après j’ai vite écouté du hard rock anglo-saxon, Led Zeppelin, Deep Purple.
Je suis un gros fan de Deep Purple.
MP : Tous les classiques !
EM : C’est vrai que c'est des classiques du rock, mais j’ai été élévé musicalement 10 ans après par le classic rock
MP : Tu as des super bons goûts, parce que c’est les meilleurs, enfin pour moi !
EM : Je suis un grand fan également d'Iron Maiden, quand j’ai commencé à découvrir le hard, Maiden venait d’exploser de partout, et c’est vrai que j’ai trouvé que c’était la suite logique d’un Deep Purple mais avec un niveau épique .
MP : Pour en revenir à ça, quel est le premier disque que tu as acheté ?
EM : C’est un 45 tours, et je crois que c'était "beat it" de Mickael Jackson, parce que déjà à l’époque j’avais trouvé que le solo de guitare était génial et 20 ans après j’ai su que c’était Eddie Van Halen qui avait fait le solo. je comprend mieux pourquoi j’avais flashé sur ce disque !
MP : Est-ce que tu joue également d’un instrument ?
EM : Non je ne joue pas d’instrument, j’avais commencé à gratouiller de la guitare sèche à 16 - 18ans mais le truc c’est que je suis gaucher. j’ai essayé, et ça m’a vite pris la tête, parce que c’est vrai qu’à l’époque il fallait redoubler d ’effort quand t’étais gaucher pour essayer de bosser sur des tablatures donc j’ai très vite abandonné !
MP : Tu m’as dit que tu avais monté un premier groupe, comment s’appelait ce groupe ?
EM : Alors mon premier groupe qui a donc perduré finalement deux ans après ma première escapade au lycée, c’était juste avant le bac en 89, et de 89 à 91,s’appelait Kashmir avec un K , comme le titre de Led Zep, c’était du rock assez musclé avec du chant en français
MP : Donc là c’était encore un style différent ?
EM : Oui oui complètement, c’était un peu le début, c’était peut-être plus facile, quand on a 18 ans
MP : Absurd a été créé en quelle année ? Pourquoi avoir choisi ce nom ?
EM : Je n'ai pas choisi le nom, on m’a contacté, le groupe avait été monté autour du batteur et ils avaient un bassiste, un batteur, 2 guitaristes, ils cherchaient un chanteur et puis justement un des guitaristes m’avait vu 1 ou 2 ans avant jouer avec Kashmir,donc ça s'est fait facilement. Quand je suis arrivé dans le groupe, j’ai posé ma patte tout de suite, j’ai changé beaucoup de choses, mais pas le nom !
MP : J’ai vu que tu avais un surnom " Chatte-Chatte" ou "Chattos", pourquoi ce surnom ?
EM : En ce qui concerne ce surnom, il y a deux choses : je crois déjà que c’est un titre d'Ange sur un album qui n’est pas forcement considéré comme le meilleur par les fans, c'est l'album "Moteur" qui à été enregistré en Angleterre, il y a un titre qui s’appelle "Chatte Chatte" qui parle de Brigitte Bardot. Ce nom je le trouvais assez rigolo, à ce moment là j’étais aux beaux arts, et j’avais inventé un petit personnage c’était une " foufoune" ambulante.
Comme à l’époque j’avais les cheveux très long et très très frisés, et comme je déconnais vachement, les gens ont assimilé mon petit personnage de BD à moi même donc Eric Martelat est devenu "Chatte-Chatte"
Ce qui est à noter, c’est que dans Absurd, on avait tous des surnoms, et moi j’ai conservé ce surnom là , surtout que certains de mes textes étaient très grivois.
MP : Comment as tu rencontré Christian Décamps ?
EM : C’est une longue histoire ! J’étais aux beaux arts et fan de Ange, j’avais découvert le groupe à 17 ans !
Il s’est avéré que pendant la 4 ème ou 5ème année aux beaux arts, tu dois faire des projets perso.
J’avais croisé Christian sur une de ses dates solo à Besançon, j'avais fait des illustrations d’après les textes de Ange.
C’était en 1991 à l'issue du concert je lui montre mes dessins sur les textes des albums myhtiques des années 70 , j’étais en 2ème année aux beaux arts et je lui dit qu’en 5ème année on a un projet personnel à faire et que ça me turlupinait dans l’esprit de faire un projet sur Ange !
Il me dit «si tu veux me recontacter dans deux ans pour ton projet pourquoi pas ? »et puis il me donne sa carte avec son numéro de téléphone perso.
il y avait des personnes aussi autour de nous qui demandaient des dédicaces, et d’autres qui disaient, « Christian on peut avoir ton adresse etc... et il a répondu « écoutez je garde ma vie privée, je donne ma carte à ce jeune, parce que comme moi c’est un artiste »
MP : C’était un beau compliment !
EM : Oui c'était incroyable, à 20 ans tu montres tes dessins et tu sais déjà que tu vas sûrement faire des projets avec lui.
Quand je suis arrivé en 5ème année j’ai décroché mon téléphone pour recomposer le numéro qu’il m’avait filé, je t’avoue avec une grande nervosité.
Christian décroche avec la voix qu’on lui connaît, je le remet dans le contexte, bien sûr il se souvient de moi et puis je lui explique mon projet et c'est le début de l'aventure.
Je pars habiter à Strasbourg , je suis contacté par Absurd en janvier 95, en 98 on sort un premier EP ; de 95 à 98 on commence à jouer dans les bars, on fait nos propres compos et puis je commence à connaître un peu plus Christian, puisque en même temps en 94 , en tant que dessinateur de presse, juste après mon diplôme des beaux arts, je commence à faire des illustrations dans des journaux, et je rentre dans un magasine de rock qui s’appelle Rockstyle.
Le siège social était donc à Besançon, fondé par Thierry Busson et Rockstyle allait être diffusé nationalement.
j’ai été pris dans ce magazine parce que les gens autour de moi, tu sais c’est un petit réseau, savait que j’étais fan de rock.
le rédacteur en chef Thierry Busson, m’avait dit, il paraît que tu es aux beaux arts et que tu aimes bien Ange, tu voudrais pas me caser 2 ou 3 caricatures de Ange ? Moi j’étais comme un fou.!
Mes premiers dessins sont parus dans le numéro 4 , il y avait interview de Christian Décamps.
je suis rentré dans le mag en tant qu’illustrateur, dessinateur de presse et Christian il est rentré dans Rockstyle en tant que chroniqueur, il faisait « coup d’plume » c’est un peu ce qui se faisait dans Best à l’époque, il l’avait repris dans Rockstyle, il avait une rubrique tous les mois.
j’avais monté Absurd comme on était très influencé par Ange, par pudeur je n'osais pas lui en parler.
Mais quand en 98 avec Absurd on a sorti notre 1er EP, forcement Christian est tombé dessus puisqu’il a été chroniqué dans le magazine dans les rubriques démo etc …. il me dit « dis donc tu m’avais caché que tu chantais dans un groupe , il a écouté, et c’est comme cela qu’il a découvert que je faisais aussi de la musique.
MP : Ensuite vous avez eu une longue collaboration, tu as souvent joué en première partie d'Ange !
EM : Oui, c’est çà, si tu veux ça a déverrouillé le loquet, finalement j’ai été adoubé par le père (rires)
MP : Oui bien sûr, on ressent l’influence d’Ange dans Absurd, mais c’est différent !
EM : Si tu veux je suis très content de faire cette interview parce que finalement je remets un peu les choses au point par rapport à çà, effectivement après Absurd a pas mal grandi et après Messaline (le groupe actuel d'Eric) a deux fois plus grandi.
Maintenant certaines personnes ont bien compris la filiation qu’il y avait entre Absurd, Messaline et Ange
Mais ce n'est pas Christian Decamps qui a fait Absurd ni Messaline .
On s’est fait " tout seul "dans les bars, et quand on s’est senti " légitimes " c'est avec le premier EP que tout c’est déclenché.
MP : Pour toi le meilleur concert d’Absurd c’était lequel ?
EM : le meilleur concert que l'on ait fait c’était dans notre coin, ça s’appelait "musiques à flot", c’est un festival qui avait lieu tous les ans, qui avait commencé en 95, et qui sélectionnait les groupes un peu de partout, sur du local et du national.
En 99 on a été sélectionné, comme on était un peu plus hard que les autres groupes, ils avaient décidé de nous faire jouer à la fin.
Avec Absurd on avait une danseuse sur scène, on avait un copain qui faisait de la figuration en chevalier, c’était très théâtrale, on avait tous des costumes, nous le groupe on était à fond, le public était hyper chaud , on a eu 2 rappels, les gens ne voulaient pas que l'on parte.
MP : tu sais bien comment çà se passe quand tu donnes des concerts, où quand tu es sur la route, il t'arrive toujours des choses incroyables, tu as une anecdote particulière à me donner ?
EM : Oui c’était à la convention Ange à Longlaville, en 2002, Ange jouait le soir, les groupes invités se succédaient dans l’après-midi, nous on était venu du matin, on avait fait nos balances et on devait jouer à 20 heures .
Donc les balances finies, on s’était dit, soit on va à l’hôtel, soit on va en Belgique boire des bières belge.
On franchit la frontière on trouve le premier pub venu, on s’enquille des grandes bières trappistes belges, on boit des bières belges toute l’après-midi et comme on devait jouer à 20 h, on a décollé très tard.
C’est le batteur qui conduisait, on se fait arrêter à la frontière, on avait tous les yeux complètement explosés de bière, on descend de la voiture, et moi je voyais l’heure tourner, il était déjà 19h et on devait jouer à 20h, on ouvre « pour Ange » et puis on joue dans une heure.
On est coincé, les mecs ils nous font sortir de la bagnole pour savoir si on a du shit de partout parce qu’on avait des yeux de ratons laveurs , je me suis dit "putain ça va pas le faire", et je commence à parlementer.
je dis" non non, faut pas nous arrêter etc", on faisait un petit peu hippy avec nos cheveux , on avait notre pass autour du cou , on dit " on joue en première partie de Ange dans une heure, regardez " et le douanier, " ha mais, vous jouer avec Ange et tout, moi j’adore " alors il dit à ses collègues "laisse, faut les laisser passer, c’est des musicos , ils vont jouer". presque si ils allaient déléguer une bagnole pour aller plus vite ! (rires)
Donc on est finalement arrivé 3/4 d’heure avant notre concert, on a pu se poser 5 minutes, et puis après on a joué.
MP : Ton disque préféré d’Absurd c’est lequel ?
EM : en fait on en a sorti 3, un Live, un premier album en 2001 qui s’appelait "pour un oui pour un non", et puis le dernier en 2003 qui s’appelait « dernière sommation », pour moi, sans problème c’est le premier " pour un oui pour un non ", en fait c’est l’album ou on a enregistré des morceaux qu’on jouait sur scène depuis 4 ans à peu près.
On avait eu le temps de les roder sur scène, on maitrisait bien.
Dans ce premier album on se permettait tout, on était en pleine création, on avait un ingénieur du son producteur qui avait bien compris notre délire entre Ange et Iron Maiden , il nous avait fait un son idéal, j’avoue que je l’ai réécouté il y a 2ans, il y a une vraie magie sur ce disque.
MP : C’est toi qui écrit les textes ?
EM : Oui , ça fait bizarre, car tout repose sur toi…..
MP : tu aimes aussi l'histoire parce que que" Matthias Grünewald" c’est un personnage historique ?
EM : Oui, tout à fait c’est un morceau de 10 mn qui est sur le premier album studio, c’est le morceau le plus "épic" , le plus mélodique, d’ailleurs c’est mon morceau préféré d’absurd, ça parle d’un peintre alsacien de la renaissance.
MP : Et "le périple lunaire de Patchy l’éléphant" c'est quoi l’histoire ?
EM : Ca c’est un délire, c’est une histoire surréaliste, pas facile à expliquer.
j’étais parti du principe que le "cimetière des éléphants" était sur la face cachée de la lune, et qu’il y avait un maître éléphant, un peu comme "Dumbo" qui déployait ses oreilles. Il servait de passeur pour les éléphants morts.
MP : oui c'est vraiment un délire (rires), tu écris des bouquins ? Des nouvelles?
EM : Non, mais je crois que je n’écris pas parce que je n'ai absolument pas le temps, j’ai plusieurs vies moi !
c’est vrai que, si j’avais le temps, faire des nouvelles un peu surréalistes comme çà, c’est un truc qui me plairait bien !
MP : Prenons une hypothèse Absurd existe toujours, quel thème aborderais tu à l'heure actuelle ?
EM : Si Absurd existait encore j’irai effectivement dans des trucs un peu surréalistes comme je viens de t’expliquer.
Mais actuellement avec " Messaline" mon écriture est très historique.
MP : C’est vrai qu’au niveau des pochettes de Messaline, on voit que vous avez un thème très historique.
EM : c’est çà, et finalement dans Messaline c’est vrai que des fois je fais des clins d’oeil à l’héroïc fantasy mais pas trop, parce que je trouve que c’est trop cliché d’écrire de l’héroïc fantasy dans le métal, dans le hard rock, mais c’est vrai que dans Messaline, il n' y a pas la poésie surréaliste qu’il pouvait y avoir dans l’écriture d’absurd.
MP : quel est le morceau d’Absurd que tu préfères ?
EM : c’est ce que je te disais tout à l’heure, c’est "Matthias Grünewald" parce qu’il est très épique, il y a une partie très théâtrale au milieu où je décris la tentation de st Antoine, c’est à dire que c’est une partie du triptique du tableau qui est à Colmar .
Ce que j’aime beaucoup dans ce morceau aussi c’est le refrain, qui est ultra chantant, je crois que c’est la plus belle mélodie qu’on ai jamais écrite, mais c’est pas passé en radio.
MP : Des morceaux aussi long ça ne passe pas !
EM : Après on a eu la chance de passer une fois en extrait sur Radio France, parce qu’ils avaient fait un reportage sur les studios en province, notamment à Bourg en Bresse.
ils avaient passé cet extrait là, ce qui est un bon choix, effectivement, j’en suis très fier de cette mélodie, d’ailleurs des fois çà me manque un peu de ne pas la rejouer.
MP : Mais quand tu joues avec Messaline, vous ne pouvez pas reprendre un morceau d’Absurd ?
EM : Je ne sais pas, de temps en temps, j’y songe, il faudrait que je me mette sérieusement autour de la table avec le guitariste de Messaline pour tout çà, mais c’est vrai que des fois, sortir un titre pour le fun en concert pourquoi pas !
MP : Quel est ton album préféré d’Ange ?
EM : " Au delà du délire " Celui-là C'est un concept d’album parfait, le seul problème c'est qu'à l'époque en France, il n' y avait pas la technique, la technique des studios anglais.
"Au delà du délire, il date de 74, Pink Floyd ils sortent un an avant "Dark side of the moon" avec un son 40000 fois supérieur.
MP : Oui, les studios français c’était pas terrible….
.
EM : A l'écoute çà donne une certaine magie un peu désuète, mais en même temps c’est dommage, parce que enregistré avec un son énorme, c’est un monument " au delà du délire "
Ange était hyper soudé à l’époque, c’était un sacré disque !
MP : En matière de Progressif, tu es plutôt Yes ou Genesis ?
EM : Je suis plutôt Genesis
MP : Quelle version ? Peter Gabriel ou Phil Collins?
EM : Peter Gabriel, c’est plus théâtral.
Yes c’est super bon, mais la différence entre Genesis et Yes, c’est que Genesis c’était du prog super bien joué techniquement pour tout le public, alors que Yes c’est du prog hyper technique mais pour musicien je trouve !
MP : ton nouveau groupe c'est du heavy metal, on lui consacre un article dans Francerock demain, tu n’aimes plus le prog ?
EM : Si si j’aime encore le prog y a pas de souci, mais j’en écoute un peu moins.
J’écoute certaine vieilleries parce que çà me fait plaisir , j’aime beaucoup beaucoup marillion ce genre de prog où il y a de l’intention, de l’émotion.
Mais ce qui m’a un peu rebuté sur le prog depuis une quinzaine d’années. c’est ce côté démonstration, côté clinique, et puis se sentir obligé de faire des morceaux de 20 minutes .....
MP : Je voudrais que tu me parles un peu du dernier album du groupe Messaline, " vieux démons" , parce que vous reprenez un titre d’Ange, "Par les fils de mandrin", pourquoi ce choix ?
EM : Dans le premier album de Messaline, Christian Décamps, nous avait écrit un morceau paroles et musique qui s’appelle "Les Cailles Au Fenouil" c’est vrai que quand on a arrêté Absurd en 2003, on a monté dans la foulée Messaline, et puis quand on était en pleine compo de notre premier album en 2005, j’en avais parlé à Christian bien sûr, il me dit, « tu as tous tes titres pour ton album? »
Je lui dit « ben oui et non » alors il me dit « si tu veux je t’écris un morceau !
Sur le troisième album, Christian fait un duo avec moi, sur un morceau qui s’appelle « sale temps », sur notre dernier je me suis dit à un moment donné, faut vraiment que je coupe le cordon, donc en fait entre Christian qui était venu me chanter un titre sur le 2ème album d’absurd, sur le fait que Christian nous a écrit un paroles et musique sur le premier, qu’il nous chante aussi dans le 3ème, fait un solo de guitare etc, çà tournait beaucoup beaucoup autour d'Ange.
Cette fois ci on a fait une reprise d' Ange, finalement la boucle est bouclée, à partir de maintenant on va voler de nos propres ailes.
MP : Alors on dehors de la musique, tu fais quoi de tes journées ?
EM : je suis enseignant en lycée professionnel, en art appliqué, c’est à dire en dessin d’ art ; çà c’est ma première casquette, ma deuxième casquette, je continue " entre guillemets " ma carrière de dessinateur de presse, j’ai bossé pendant une vingtaine d’années dans notre quotidien régional " le progrès " et maintenant je continue à dessiner à droite à gauche.
MP : Tu fais des BD aussi ou pas ?
EM : Ha non, je ne fais pas de BD, ça c’est un autre truc, moi je suis plus dans le dessin de presse ; moi mes références c’est "Charlie hebdo", donc c’est caricatures dessins de presse.
Je suis aussi très investi dans une association qui met en valeur notre patrimoine culturel, gastronomique, çà s’appelle l’académie de la Bresse, voilà mes deux boulots officiels, c’est prof de dessin d’art et dessinateur de presse.
MP : Voilà on arrive à la fin, Merci Eric pour être revenu 20 ans après sur le parcours d'Absurd, un groupe qui est pour moi complètement à part dans le rock progressif Français.
EM : De rien Pat, Oui je pense qu'on voulait inventé quelque chose de différent sans renier nos racines le hard et le prog.
MP : Bravo Eric car vous aviez réussi à trouver la bonne formule.
EM : Merci Pat
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Chronique de l'album "live" "espace d'un été"
Comme je l'ai déjà dit dans l'interview "Absurd" est à part dans le rock progressif Français, le rock qu'il distille est effectivement très hard.
On est loin des saynètes à la Genesis ou à la Camel, pas trop de douceur avec Absurd , on est dans le dur.
Mais cela n'empêche pas le groupe de se lancer dans des epics progressifs qui frôlent les 10 minutes "'la peur au ventre" sur ce disque.
Ce qui frappe d'emblée c'est les textes. Souvent drôles, satiriques, les mots d'Eric Martelat font mouches.
La voix d'Eric, chaude, ample et théâtrale étant véritablement un plus pour Absurd.
Pas le temps de souffler sur ce live, les guitares déboulent en cavalcade, les solos s'enchainent, la rythmique bastonne, c'est chaud bouillant.
Vous êtes prévenu c'est du Hard à la sauce progressive mais du bon !
Vous aimez Ange, vous aimez Iron maiden alors précipitez vous sur cette galette brûlante, mais attention aux oreilles elles risquent d'être nettoyées en profondeur.
Merci à "Chattos" pour sa gentillesse, pour la mise à dispo des disques et des photos.
Merci à Phil top pour son aide habituelle.
Le live inédit "Musiques à Flots" est réservé aux abonnés
Demain n'oubliez pas votre rendez vous avec Keith Michards car Eric revient pour "Messaline"
par Mister Pat
En écoute : Jusqu'où peut on aller (live)
Une interview super qui donne envie de découvrir ce groupe que je connaissais de nom!
Merci Mister Pat
merci pat
je connais pas je vais decouvrir
Cet entretien est un vrai régal. D'ailleurs comment pourrait-il en être autrement avec un artiste aussi volubile qu'Éric Martelat !!!
Merci Pat de m'avoir mis en contact avec ce phénomène !!!!!
Superbe interview merci Mister Pat on a envie de decouvrir le groupe A+
Manolete45
Je découvre. Merci.
Quelle belle interview ! Un groupe inconnu que l'on a hâte d'écouter en espèrant qu'il ne soit pas trop hard.
Merci beucoup, Mister Pat.
LVA.
J'aime bien cet entretien. En plus il évoque le magazine Rockstyle de Besançon que j'achetais régulièrement (en plus j'habitais dans cette même ville). Très intéressant
Je n'ai pas pu finir mon commentaire. Très intéressant, disais-je, ce magazine. J'avais tous les numéros dont j'ai dû me séparer en déménageant de Besançon. Ce serait une bonne idée Mr Pat de nous le proposer en téléchargement.
Merci pour la decouverte.. Cela me fait penser a Ange sous speed.....
Excellent article, bonne découverte merci Pat
belle interview, un parcours passionnant. merci. oli_hfd
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