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FRANCOIS FOURNET

Publié le 31/03/2024 à 10:45 par francerock70 Tags : francois fournet
FRANCOIS FOURNET

 

 

Par moments la vie de Rédac' Chef est vraiment belle, on n'a pas grand-chose à faire.

 

C'est le cas aujourd'hui avec la suite des aventures musicales de François Fournet.

 

Nous l'avions laissé désespéré, jurant que la musique pour lui c'était fini.....

 

 

Mais la passion musicale vous rattrape un jour ou l'autre. Il aura vraiment tout essayé pour percer, pour devenir une vedette et rien ne c'est passé comme prévu......

 

Aujourd'hui c'est François Fournet lui-même qui régale.

 

Après son livre de souvenirs "les vieux chiffons de ma mémoire", dont j'avais extrait une grosse partie pour alimenter mon précédent article; François a décidé d'écrire la suite de ses "aventures musicales" pour Francerock70.

 

 

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Encore des souvenirs passionnants et des anecdotes à foison.

 

 

Merci François

 

Mister Pat

 

 

 

 

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"AVENTURES MUSICALES de François FOURNET"

 

 

Après mon départ pour rejoindre Gabriele en Bavière à l’automne 1973 j’avais abandonné toutes mes activités musicales et je devins ouvrier peintre pendant trois ans.

 

A mon retour en 76 j’ai commencé à rencontrer régulièrement Roland Sirletti leader du groupe « Les Pieds de Poules » qui écrivait des textes de chansons en français, et comme j’avais un tas de mélodies en tête il a voulu écrire dessus.

 

En le regardant faire j’ai beaucoup appris sur la prosodie, l’art d’écrire des chansons.

 

Nous avons travaillé ensemble quelques mois, tant et si bien, qu’au printemps 77 nous signions un contrat avec les éditions Plateforme 2000 dirigées par Hubert Ballay et Lucien Salle.

 

A l’été je partais sur la tournée de la vedette « maison » Daniel Guichard pour chanter deux chansons de Sirletti en début de spectacle dans lequel figuraient également la chanteuse Catherine Ferry et le comique Pierre Péchin. Quarante-cinq galas dans le sud de la France où je reçus un succès d’estime…

 

A l’automne 77 j’enregistrais trois titres en studio pour les éditions Plateforme 2000 en vue d’un 45 tours à venir… mais les semaines passaient et on ne voyait rien venir, à tel point qu’à la fin de l’année il y eut un clash entre Roland Sirletti et la maison d’éditions. Les choses s’envenimèrent et tout fut bloqué.

 

Roland Sirletti avait un avocat qui le défendait mais moi qui avais signé un contrat d’artiste en exclusivité je me retrouvais tout seul face à des producteurs qui ne voulaient plus rien faire pour moi et m’empêchaient d’aller voir ailleurs… C’était une mise au placard !

 

J’avais pourtant d’autres propositions, entre autre, Jean Marie Salhani des disques JMS qui voulait me produire un album, mais qui me disait ne rien pouvoir faire tant que ce contrat avec Plateforme 2000 existerait…

 

Pendant plusieurs semaines dans l’hiver 77/78 chaque matin j’allais rue Chaptal dans le 18e aux éditions Plateforme 2000 pour rencontrer Hubert Ballay ou Lucien Salle qui jouaient à faire les morts quand je les appelais au téléphone…

 

Je commençais à désespérer quand un beau matin, Lucien Salle sortant de son bureau se trouva nez à nez avec moi et me demanda ce que je voulais . Il savait très bien ce que je voulais, mais je lui redis en face que je voulais récupérer mon contrat pour être libre, alors se tournant vers la secrétaire il eut ces mots charmants : « Allez, rendez lui son contrat à ce connard ! ».

 

 

Nous voilà au printemps 1978 et Jean Marie Salhani enfin libéré de ce blocage me proposait d’enregistrer un album en septembre. Je lui fis remarquer que j’avais des mélodies mais pas de texte car il était hors de question que je chante les textes de Sirletti qui m’avait bien laissé tomber pendant ma mise au placard. « Eh bien, écris tes textes toi même ! » me répondit-il.

 

Pendant l’été, super motivé, je découvrais le plaisir d’écrire mes propres chansons, et j’ai pondu les douze textes qui figurent sur l’album « Ami-Ami ». Les séances eurent lieu aux studios Sysmo Records de Dominique Samarcq avec Jean Pierre Mas au piano qui joua également la basse, la batterie, le saxo, etc... c’était « l’homme orchestre » d’une production à petit budget !

 

 

L’album sortit en octobre 78 et reçut un accueil aimable. Je passais dans quelques émissions de TV (entre autre, une avec Henri Salvador présentée par Guy Lux!), j’eus également quelques passages radio et quelques articles dans les journaux.

 

 

A cette époque je me produisais dans des maisons des jeunes seul avec ma guitare ou avec Patrick Diaz, un copain bon guitariste qui improvisait des contrechants.

 

Lors des répétitions avec Jean Pierre Mas pour l’album « Ami-Ami » j’avais rencontré Henri Texier,

le célèbre bassiste de jazz, qui m’avait prêté son magnétophone Revox sur lequel on pouvait enregistrer en « multiplay », c’est à dire faire plusieurs instruments en re-recording. Ce fut une révélation, cela m’a permis de travailler mes chansons comme jamais...

 

 

 

 

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Début 79, après 10 ans d’interruption, je reprenais le banjo et je jouais souvent dans la rue avec des orchestres New Orleans. J’intégrais même un groupe, « l’Orphéon Célesta» d’Emmanuel Hussenot tout en donnant la priorité à ma carrière de chanteur.

 

Les années 80 commençaient et j’étais de nouveau sans contrat après que Jean Marie Salhani ait mis fin à notre collaboration au motif que l’album« Ami-Ami » n’avait pas remplit ses espérances...

 

Sans contrat, mais avec des dizaines de nouvelles chansons inédites dont j’avais fait les maquettes sur le Revox, j’envoyais des K7 démos à plusieurs compagnies (CBS, RCA, Pathé-Marconi, WEA...etc) et décrochais assez rapidement plusieurs rendez-vous avec des directeurs artistiques.

 

 

Finalement je signais un contrat d’artiste le 19 novembre 80 chez WEA Filipacchi avec Jean Pierre Bourtayre directeur de production à l’époque. Des séances d’enregistrement furent programmées au studio GANG pour le printemps 81. Slim Pezin avait été choisi pour diriger les séances et je me suis très bien entendu avec lui.

 

C’était un guitariste exceptionnel et un être humain de qualité. Il vient de mourir dernièrement à 78 ans et cela m’a beaucoup touché.

 

Les séances commencèrent en avril 81 avec mes copains Jean Cadic à la guitare, Patrick Motta à la batterie, Jerry Sternbaum à la basse et pour nous compléter Slim avait amené sa « bande » : Jean Pierre Sabar aux claviers, Tony Bonfils à la basse, Pierre Alain Dahan à la batterie et Marc Chantereau aux percussions.

 

Ces quelques semaines d’enregistrements se passèrent dans une ambiance de travail décontractée grâce au talent de tous les musiciens et à la compétence de Slim pour diriger les opérations. Le résultat est l’album "Sans défense"

 

 

 

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avec sa belle pochette signée Jean-Baptiste Mondino qui sortit en septembre 81 dans les bacs. L’accueil dans les médias fut plutôt bon. C’était le début des radios « libres » comme Carbone 14, Radio Ivre, Radio 7 ...etc, et j’y étais invité assez souvent pour des interviews et pour chanter en direct.

 

 

Côté presse papier j’ai eu pas mal de chroniques élogieuses mais aussi des mauvaises, comme ce mec dans je ne sais plus quel canard, qui a écrit cette phrase lapidaire : « Filet de voix vulgaire sur orchestrations à la tronçonneuse ! ».

 

 

Le 23 janvier 1982 je passais sur TF1 dans l’émission « Fugue à Fugain » présentée par Michel Fugain. Nous étions plusieurs jeunes espoirs de la chanson qui devions chanter en direct sur une bande orchestre playback. Chanter en direct à la télé dans une émission à grande écoute est quelque chose d’impressionnant, et la bande playback ne permet aucune erreur ! On nous demanda si on désirait avoir notre texte sur un tableau à portée de vue par sécurité.

 

La plupart des autres répondit par l ‘affirmative, mais moi, allez savoir pourquoi, j’ai décliné l’offre. Je devais chanter ma chanson « Débranché Côté Coeur » de mon album « Sans Défense ». Le texte de cette chanson est composé de cinq strophes difficiles à mémoriser et quand vint mon tour je n’étais pas trop rassuré…

 

Je chantais les deux premières strophes sans problème mais au moment d’attaquer la troisième je suis parti sur le texte de la cinquième. Panique à bord !!! Impossible d’arrêter la bande playback !!! Tout en continuant de chanter je cherchais fébrilement dans ma tête comment j’allais pouvoir me rattraper... « Il faut intervertir la troisième et la cinquième », me souffla mon ange gardien.

 

C’est ce que j’ai fait mais j’étais en overdose d’adrénaline à la fin de la chanson. A mon retour chez moi j’avais un coup de fil de Nicole Damy, mon éditrice : « Vous aviez l’air glauque François ! ».

 

J’avais raté ma première télé importante…

 

 

 

Le premier semestre 1982 j’enchaînais les interviews dans les radios FM (25 passages entre octobre 81 et avril 82 !) tout en continuant mon métier de banjoïste avec des groupes de New Orleans à droite et à gauche, clubs, répétitions, concerts privés, animations dans la rue... je cachetonnais comme on dit. Je m’étais branché avec Yann Poterlot et Reda Adjouba deux gars de Saint-Maur qui s’étaient mis en tête de devenir mes managers.Yann avait un jeune frère, Stéphane, qui jouait très bien de la guitare et connaissait toute une bande de musiciens dans les environs.

 

Nous avons commencé à nous voir régulièrement et à chercher des gars pour m’accompagner dans les concerts, c’est comme ça que j’ai rencontré Alain Berquez guitariste, Dominique Grimaldi bassiste, Jim Cuomo saxophoniste, et un batteur qui s’appelait Patrice avec lesquels nous avons préparé mon répertoire pour la scène.

 

 

Le 8 mai 82 nous faisions notre premier concert en première partie du groupe « Odeur » de Ramon Pipin au Pavillon Baltard à Nogent sur Marne devant plus de 2000 personnes. La salle était bourrée et les gens se pressaient devant la scène qui était juste à la hauteur des têtes. Juste avant moi le chanteur Laurent de Gaspéris reçut des pièces de 1 centime jetées par des gars debout au bord du podium.

 

Voyant ça des coulisses, soudain mon trac s’est transformé en colère et c’est dans cet état que j’ai chanté mes 5 chansons avec une telle détermination que les perturbateurs me respectèrent ! Ce concert fut suivi de quelques autres comme à Yerres en juin et au Théâtre de Saint Maur en novembre, mais cela ne suffisait pas pour que je cesse mes nombreuses activités de musicien.

 

 

 

J’avais repris contact avec Frédéric Leibovitz qui s’intéressait de nouveau à moi. Il avait eu vent des changements en cours chez WEA Filipacchi, en effet, le départ de J.P.Bourtayre de son poste de directeur de production était programmé pour 1983.

 

J’avais fait écouter à Leibovitz les maquettes de mes nouvelles chansons inédites et il avait bien flashé (chansons qui figurent sur l’album « Revox »). Il voulait me produire mais également récupérer les droits d’édition.

 

J’avais signé un contrat de cession en juin 1981 avec les éditions PIVOINE MUSIC dirigées par Nicole Damy qui ne voulait pas céder ses droits sur mes nouvelles chansons alors qu’aucun projet de disque ne se profilait à l’horizon en raison du départ de J.P.Bourtayre qui avait eu pour conséquence la fin de mon contrat d’artiste chez WEA Filipacchi.

 

 

Une bagarre juridique s’engagea entre Frédéric Leibovitz et Nicole Damy pour l’obtention des droits d’édition sur mes chansons ! Après quelque temps Frédéric emporta cette bagarre et enfin libéré de mes obligations envers Pivoine Music, il me proposa de travailler avec Serge Koolenn du groupe « Il était une fois » pour réaliser un 45t single.

 

 

Je faisais connaissance avec Serge Koolenn dans le bureau de Frédéric en mai 1983.

 

 

C’était un gars sympathique et rigolo mais à l’époque il traversait une mauvaise passe. Après l’énorme succès de sa chanson « J’ai encore rêvé d’elle » en 75 et le décès de son amie la chanteuse Joëlle Mogensen en mai 82, il était désoeuvré et buvait trop… Frédéric lui avait donné ce travail de direction musicale avec moi pour l’aider à refaire surface.

 

 

Nous avons commencé les répétitions en trio à l’été 83 avec Jean Cadic à la guitare, Jean My Truong à la batterie et moi même à la basse et au chant. Serge dirigeait les répets assis, la caisse de bière à portée de sa main. La direction musicale m’échappait... !

 

Serge était un bon professionnel mais nous n’avions pas toujours les mêmes goûts . Il était très « variété » et moi j’étais plutôt « rock ». Quoi qu’il en soit nous avons continué à travailler sur mes deux chansons « 33 tours » et « Monsieur Tout le Monde » qu’on avait choisi pour le futur 45t single.

 

 

La séance n’eut lieu que le 25 janvier 1984 car à cette époque tout le monde était débordé, et mes nombreuses activités de musicien me prenaient beaucoup de temps. Lors de cette séance, Serge Kollenn se montra très directif. Pour la prise de ma voix, il me fit chanter phrase par phrase, ce que je détestais car cela cassait le feeling naturel !

 

 

 

J’avais présenté Yann et Reda comme mes nouveaux managers à Frédéric Leibovitz en juin 83 et le moins qu’on puisse dire est que le courant n’était pas passé pas entre eux ! Frédéric flairait chez eux l’opportunisme et l’arrivisme ! Le disque réalisé par Serge Kollenn et mixé par Dominique Blanc Francard ne leur plaisait pas. Je méritais mieux que ça me dirent-ils. Les maquettes que j’avais faites sur mon Revox « sonnaient » mieux…

 

 

je n’étais pas loin de penser comme eux et en fit part à Frédéric qui, ne cherchant même pas à discuter, me dit tout net qu’il arrêtait tout ! J’étais très « surpris » de cette réaction très brutale et nous nous quittâmes sans un mot... Cette « rupture » fut sans aucun doute une grande erreur de notre part...

 

 

L’année 1984 démarrait mal... Je n’avais plus de contrat d’artiste et de plus j’avais cessé de jouer dans l’Orphéon Célesta qui, mine de rien, me rapportait pas mal d’argent. Je ne m’étais même pas inscrit à la caisse des intermittents du spectacle, insouciant que j’étais ! A part quelques gigs à droite à gauche avec des copains musiciens, et quelques droits d’auteur je n’y arrivais plus…

 

 

 

A tel point que je dus accepter de faire quelques chantiers de peinture chez des particuliers.

 

Je continuais de fréquenter Yann et Reda et le jeune frère, Stéphane Poterlot, et à la fin de l’année nous avons trouvé un studio d’enregistrement rue Saint Sebastien dans le XIe dans lequel, je ne sais plus par quel arrangement, nous pouvions travailler mes chansons pour un prix modique. A la console il y avait Jean Labbé et l’on pouvait croiser toute une faune de musicos qui fréquentaient cet endroit.

 

Je ne compte plus les heures que nous avons passées dans ce studio à chercher les bons sons… C’est là, entre autre, que j’ai réalisé avec Stéphane Potertlot la maquette de ma chanson « Coeur ailleurs » qui nous a valu de signer en juin 85 un nouveau contrat avec Gérard Jardillier, directeur artistique chez Pathé.

 

 

 

Une séance fut programmée pour septembre dans le grand studio Pathé à Boulogne Billancourt en vu d’un 45t single avec « Coeur ailleurs » et « Toboggan ».

 

 

 

 

 

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Le 2 septembre 1985 dans le grand studio Pathé à Boulogne que je retrouvais, 14 ans après les séances de 1971 avec Frédéric Leibovitz. Le légendaire Claude Wagner était à la console, Stéphane Poterlot et moi-même avons joué toutes les guitares et programmé la boite à rythme DMX. Jim Cuomo est venu jouer le saxo ténor sur «Toboggan » et tout se passa bien…

 

En attendant la sortie du single, avec Stéphane Poterlot nous continuions à bosser régulièrement au studio rue Saint Sébastien et nous avions finalisé une version de « Coeur Ailleurs » qui s’avérait nettement supérieure à la version faite au studio de Boulogne. Yann et Reda ont essayé de convaincre Jardillier de sortir cette version, c’était peine perdue ! Le disque sortit au printemps 86 dans l’indifférence générale…

 

 

Il n’y eu pratiquement aucune promo. Je n’avais pas le feeling avec Gérard Jardillier et je pense que c’était réciproque. Il m’avait même sorti un jour cette phrase assassine : « Je ne sens pas l’artiste chez toi ! ». J’étais de nouveau mis au placard chez Pathé Marconi.

 

 

 

 

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En juillet de cette même année 86 j’intégrais le Cyril Jazz Band, un groupe de New Orleans dirigé entre autre par Eric Luter, fils de Claude, le célèbre clarinettiste. J’avais auparavant décliné par deux fois leur invitation car ce groupe n’arrêtait pas de tourner et je voulais garder mon temps libre pour mes chansons. Cette fois, suite à des pressions financières, j’acceptais les 10.000 francs par mois qui m’étaient assurés chez eux.

 

 

Ce n’était pas de l’argent volé, nous étions constamment « on the road ». J’ai compté avoir joué 245 fois en 1987 ! Plus de temps pour m’occuper des chansons !

 

 

 

Le 24 novembre 1986 Pathé-Marconi me rendait mon contrat d’artiste. Trois jours plus tard, au Petit Journal je buvais une bière en papotant tranquillement avec les copains en début de soirée juste avant que l’on joue avec le CJB lorsque, soudainement je me sentis bizarrement angoissé. Je ne comprenais plus ce que l’on me disait, j’ai posé ma bière, éteint ma cigarette et montais au toilettes me passer de l’eau froide sur le visage. Qu’est-ce qu’il m’arrivait ?

 

 

 

La soirée se passa tant bien que mal, et une fois rentré chez moi j’en parlais avec Gabi, ma copine, sans trouver de raison à ce malaise. Le lendemain j’étais dans le métro quand une soudaine envie de hurler me prit à la gorge, je descendais en urgence à la prochaine station pour marcher et me calmer, effrayé à l’idée qu’on me prenne pour un fou ! Une fois seul chez moi je fondais en larmes.

 

Ok, j’avais compris...j’étais en dépression nerveuse !

 

 

 

Les mois suivants furent pénibles à vivre et en janvier 87 j’avais mon premier rendez-vous avec Yvette Gouiran, une psychologue, pour entreprendre une thérapie qui durera trois ans et demi.

 

Malgré cet état difficile à supporter, je n’ai jamais annulé une seule date dans mon agenda, s’accrocher à son travail est une bonne thérapie qui t’oblige à rester en contact avec le réel.

 

 

Après ce « craquage » je continuais à faire le banjoïste dans CJB et je ne pensais plus à la chanson… dans la période 1987/2007 j’ai joué avec de très nombreux musiciens et acquit une bonne réputation de sideman dans le milieu du jazz classique (pré-bop!).

 

 

En août 87 je rencontrais le pianiste de boogie woogie Jean Paul Amouroux dans des circonstances un spéciales. J’étais chez moi un soir lorsque je reçus un coup de fil d’un copain bassiste, Gilles Chevaucherie, qui me demandait d’aller le remplacer en urgence au Cléopâtre, avenue d’Italie dans le XIIIe.

 

Une fois sur place, je n’en croyais pas mes yeux. Dans une ambiance très « décontractée » des femmes très dénudées se baladaient au bar et discutaient tranquillement avec des hommes très entreprenants. Gilles avait simplement oublié de me prévenir que le Cléopâtre était une boite d’échangistes... !

 

 

 

J’adore le boogie et avec Jean Paul Amouroux l’entente fut d’emblée parfaite nous avons joué de nombreuses fois ensemble au Slow Club rue de Rivoli, au Caveau de la Huchette à St Michel et au Cambridge avenue de Wagram… Au cours de ces centaines de soirées passées à jouer avec Jean Paul, je suis devenu un très bon boogie man à la guitare et au Hot Club de France j’avais des fans ! J’ai enregistré plusieurs disques avec lui dont deux en duo !

 

 

 

 

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En 87 commençait également pour moi une nouvelle activité musicale avec mon vieil ami Eric Gemsa. Il s’était lancé dans la production de musiques pour les librairies musicales. Il travaillait entre autre avec Frédéric Leibovitz chez Koka Media.

 

 

Ne pouvant pas assurer seul toutes les commandes qu’il recevait il me demanda d’utiliser certaines de mes compositions. Toute ma vie j’aicomposé des mélodies très facilement et j’étais ravi de travailler sur des commandes dans tous les styles, cela me changeait les idées ! J’ai fait des dizaines de morceaux pour lui, j’ai même composé des tangos et des valses ! Je continue toujours à travailler avec lui aujourd’hui !

 

 

A la fin de 1996 je rentrais dans un nouveau groupe de jazz vieux style (jazz des années 20) « Le Petit Jazz Band de Mr Morel ». Jean Pierre Morel, avait fondé dans les années 60 plusieurs groupes fameux qui jouaient cette musique surannée.

 

 

Dans toute l’Europe il existe une scène pour ce style  de jazz et, sous le pseudo de Charquet and C°, Jean Pierre Morel était devenu une sommité après avoir tourné en France, Hollande, Allemagne, Angleterre, etc... jusqu’à son abandon de la scène en 1978. En 1996 après le décès tragique de Lionel Benhamou, ancien banjoïste de Charquet and C°, tous les anciens membres des années 70 se réunirent au Petit Journal pour honorer la mémoire de Lionel et décidèrent de refaire un groupe. Je joue encore avec Jean Pierre de temps en temps... et c’est toujours un plaisir.

 

 

Enfin, en 2007 je décidais de monter un groupe de blues instrumental suite à ma rencontre avec le guitariste Christian Ponard . Le blues est une musique qui m’a toujours accompagné et ne m’a jamais déçu. Jouer le blues est une chose qui me vient naturellement quand je prends une guitare.

 

 

C’est une musique magique ! Je créais donc le « Blues de Paris » pour bien faire comprendre que nous ne jouions pas du Chicago blues, du Delta blues ou du blues de je ne sais où, mais que l’on pratiquais un savant mélange la parisienne !!! Tant pis pour les puristes…

 

 

Avec au début, Simon Boyer à la batterie, Enzo Mucci à la basse, Christian Ponard et moi-même aux guitares, rejoints plus tard par Claude Braud au sax ténor, nous avons tourné pendant 12 ans dans toute la France et je me souviens de nombreux moments de plaisir que j’ai ressenti avec ce groupe… mais comme toutes choses ont une fin, depuis le confinement de 2020 ce groupe a cessé d’exister !

 

 

Aujourd’hui, retiré dans ma campagne creusoise, je consacre le plus clair de mon temps à la publication sur les plateformes de streaming de toutes les musiques et les textes que j’ai pu faire durant ma vie. Je mourrai certainement avant d’avoir fini ce travail car j’ai des milliers d’heures de musiques sur des bandes magnétiques et des K7 qu’il faut tout d’abord numériser avant de pouvoir les mastériser.

 

 

J’ai un home studio qui me permet de continuer à réaliser mes nouvelle compositions et chansons et je suis donc un vieux musicien très occupé !

 

 

 

 François Fournet

 

 

 

 

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Pour illustrer musicalement ce nouvel article consacré à François Fournet. Je vous ai concocté une compilation inédite composée de son 45 tours sorti dans les années 80 "coeur ailleurs" et de maquettes et démos.

 

 

 

 

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François m'a fait parvenir le single et m'a envoyé les MP3.

 

 

 

 

 

 

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Comme d'habitude à l'écoute de tout ce matériel pour la plupart inédit, la même question me vient à l'esprit !

 

Pourquoi François Fournet n'a-t-il pas réussi à se hisser dans les hit-parades ?

 

Des textes élégants, du bon groove, un talent incontestable, vraiment je ne comprendrai jamais le show biz........

 

 

 

" Un single et Démos "

 

 

Article et musique François Fournet

 

Art : Mister Pat

 

Aide : Crapou

 

 

 

 

 

En écoute : Maman n'veut pas (maquette)

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Commentaires (8)

pscl le 01/04/2024
Bonjour, voilà un vrai talent. Les textes sont intelligents et pleins de trouvailles, la musique bien ficelée et intemporelle. C'est rafraichissant. Merci pour le partage François.


Max le 01/04/2024
Un artiste attachant, qui se confie en toute simplicité.
Merci François fournet et bravo pour tes chansons, ce sont des petits bijoux.


carinne1974 le 01/04/2024
Merci pour cette lecture et cette compilation en ces fêtes de pâques de six


Mister Pat le 02/04/2024
Encore merci François pour ta participation au blog. Grâce à toi on en connait un peu plus sur les rouages du métier d'artiste des années 70 et 80. Merci pour ton témoignage.
http://Francerock70 .centerblog.net


phil36 le 02/04/2024
merci


Manolete45 le 03/04/2024
Merci beaucoups a+


Anonyme le 04/04/2024
Passionnant à lire cette interview , c'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux titres .
Un artiste qui aurai mérité de mieux vivre de sa musique comme beaucoup
Merci
Titis


Nath' le 13/12/2024
Bonsoir François. J'ai lu et relu avec bonheur ta remarquable biographie, écrite avec la simplicité, l'humilité que te caractérisent. Que de souvenirs parisiens me sont revenus instantanément (Huchette, Slow Club, Cambridge, Petit Journal et ...l'avenue Victor Hugo).
Longue et heureuse retraite dans la Creuse, au milieu de tes KJ7 et bandes à numériser.
Nathalie (qui apportait à Jean-Paul un pot de crème normande sur le piano !)


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