excellent ce groupe
Par Anonyme, le 25.09.2025
merci je prend par curiosité mais je ne connais pas du tout
Par Anonyme, le 25.09.2025
y a-t-il une possibilité de réupload? j'adorerais écouter ces albums!
Par Anonyme, le 25.09.2025
au vu des noms cités dans l'article jai d'abord tordu le nez: vianney par exemple c'est pas trop ma came.
a l
Par PHILOU, le 24.09.2025
merci!!!
Par francis, le 24.09.2025
Date de création : 13.02.2019
Dernière mise à jour :
24.09.2025
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UN MARTIEN EN COLÈRE
En 2008, je rencontrais Kent pour la sortie de son album concept L’Homme de Mars. L’entretien avait été publié sur un site dont s’occupait Gérard Bar-David, ex-journaliste de Best et actuel rédac chef du site Gonzo Music.
J’avais déjà croisé Kent rapidement dans les années 1980, mon groupe était alors signé chez Philips, lui chez Barclay, deux labels du groupe Phonogram.
L’homme m’avait paru des plus abordable et sympathique, ce qui se confirma au cours de cet entretien dont je garde un chaud souvenir, de même que de nos rencontres suivantes au fil des années. Voilà pour le contexte, je vous laisse maintenant en compagnie de l’homme de Mars…
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Kent n’est pas vraiment d’ici. Fan de voyages, géographiques autant qu’artistiques, l’homme ne parcours jamais deux fois les mêmes contrées musicales. Sans quoi, il s’ennuie. Mais, cette fois, il est allé chercher l’inspiration encore plus loin.
Alors que la NASA débourse des milliards de dollars pour savoir s’il y a eu de l’eau sur la planète rouge, Kent nous narre les tribulations d’un martien (qui lui ressemble beaucoup) en visite sur notre petite planète bleue. Et c’est nettement plus rigolo que les images retransmises par le robot Pathfinder.
Pour ne pas arranger son cas, sur « L’homme de mars », Kent s’est essayé à une forme musicale tombée en désuétude depuis les seventies : le concept album (une version du disque accompagnée d’un album de BD est publiée parallèlement chez Actes Sud).
Les références sont évidentes : Scott Walker, Moody Blues, Beatles... Une école anglaise précieuse et soyeuse, qui invite au voyage, à la méditation, au plaisir. C’est difficile à expliquer, mais ce nouveau disque n’est pas que du son, il est charnel !
Certes, à l’heure des plates-formes de téléchargement, où l’internaute moyen décide d’acheter une chanson après avoir écouté cinq secondes d’intro, ce genre de démarche ne pouvait venir que d’un extra-terrestre. Alors, pour une fois, donnons la parole aux martiens…
L'interview :
Pierre Mikaïloff : Où étais-tu passé depuis le précédent album ?
Kent : Après « Bienvenue au club », je suis parti en tournée. Ça marchait bien, mais je l’ai écourtée parce que j’avais peur de la routine. Je la redoutais et elle est survenue… Alors j’ai écris un roman, « Vibrato ». Je suis parti en Australie. Il faut varier les plaisirs.
PM : Tu en avais assez de tourner ?
Kent : J’ai pas arrêté pendant quinze ans. Ce qui m’a toujours plus dans une tournée, c’est l’ambiance : les musiciens, les hôtels, les heures dans l’avion. Je me balade dans les villes, je joue de la guitare, je lis, je parle avec les musiciens… Et puis, un jour, je me suis emmerdé. Il n’y avait plus que le moment sur scène qui était excitant. Et puis, même le moment d’euphorie en sortant de scène a commencé à être de plus en plus court. J’étais comme un junk à qui la dope ne fait plus d’effet. J’ai écourté la tournée avant de me dire en montant sur scène : « Quand est-ce que ça s’arrête ! »
PM : Tu joues des chansons de Starshooter sur scène ?
Kent : Il y a très peu de chansons de Starshooter que je peux interpréter aujourd’hui. C’était des thèmes teenage. Je peux pas chanter « Ma vie c’est du cinéma ». Avec cette phrase : « Je brandis ma jeunesse sur des scènes grandes comme moi. » J’ai 50 ans ! Ce serait absurde...
PM : Quand as-tu commencé à être satisfait de ton travail solo ?
Kent ! Longtemps, je faisais quelque chose entre du Starshooter et du Kent. Je n’arrivais pas à réaliser ce que j’avais en tête. J’étais un « ex-quelque chose ». J’ai fait beaucoup de musique, beaucoup de 45 tours, mais je ne faisais pas de scène. Je restais chez moi à dessiner. Le rock, j’en avais plein le cul. Et j’ai découvert la chanson française. Les premiers Gainsbourg, Brel, Bécaud, Aznavour... Mais j’écoutais pas leurs textes, j’écoutais les arrangements. Et je me suis dit : « Cette façon jouer, de faire tourner une chanson, c’est français. Ça n’existe pas ailleurs. » J’ai pensé qu’il y avait moyen de faire quelque chose, de retrouver cette patte. Quand je suis allé voir mes partenaires professionnels (manager, maison de disques) en expliquant : « J’ai envie de faire un truc très chanson française », ils m’ont regardé en disant : « Tu veux mettre de l’accordéon ? C’est ringard ! » Apparemment, c’était la dernière chose à proposer.
PM : La rupture c’est au début des années 1990…
Kent : Je suis parti en tournée avec un budget minimaliste, avec Jello (ex-guitariste de Starshooter) et un percussionniste. On voyageait en break… C’était la première fois que je faisais de l’acoustique sur scène. J’avais l’impression de jouer « à poil ». Ça m’a vachement conforté, parce que les gens écoutaient enfin ce que je disais. Jusque là, je n’avais confiance ni en ma voix, ni en mes chansons, je me cachais derrière l’amplification. On était partis pour faire dix dates, on en fait cent.
PM : En 2005, avec « Bienvenue au club », nouvelle rupture. Mais avec la chanson, cette fois…
Kent : C’était devenu à nouveau un système, comme le rock à une époque. Pas seulement pour moi, mais aussi pour tout ce mouvement qu’on a appelé « la nouvelle chanson française ». Avec ces chansons qui racontaient toujours la même chose, qui parlaient d’une France qui n’existe plus : celle des Ginette et des Raymonde, du Café des Sports…
PM : Tu te situes comment, face aux créateurs de tubes pour téléphones portables ?
Kent : En musique, c’est bien qu’il y ait des mecs qui créent des hits sur leur petit Casio, avec des sons bien pourris et des textes vite faits. Ça finit en sonnerie de portable et c’est très bien. Mais il y a aussi des musiques qui prennent du temps à faire, à comprendre, à écouter. Je suis conscient que je m’adresse à un certain public. J’ai peut-être une notion de ce métier qui est nostalgique. La musique, c’était la principale distraction de ma génération. C’était même le dénominateur commun de ma génération. On se retrouvait grâce à la musique. Les idées étaient véhiculées par la musique et le disque. Un disque s’écoutait en entier, il y avait un début et une fin. Aujourd’hui, la musique n’a plus cette place, sauf pour un infime part de marché, qui perdurera tant qu’on lui fournira des choses à écouter.
PM : Avec les nouveaux modes de diffusion de la musique, on perd quelque chose…
Kent : Certainement. Quand on « monte » un album, on sait qu’il y a des morceaux plus ou moins difficiles. On dispose les chansons difficiles à certaines places, parce qu’on sait qu’il faut les mettre en valeur. A partir du moment où tu télécharges après avoir écouté 30 secondes d’une intro, tu passes peut-être à côté de la chanson qui aurait pu te marquer à vie. Si tu ne la découvres pas chez toi, avec le minimum de concentration qu’elle réclame, elle ne te touchera pas.
PM : A quel public t’adresses-tu ?
Kent : Aux gens qui pensent encore « album ». Ce n’est pas qu’une affaire de génération. Il y a une attente pour des concepts albums, mais il n’a y a pas d’offre. Les gens aiment « L’homme de Mars » parce que ça n’existe pas ailleurs. Ils découvrent des sons qu’ils n’ont jamais entendus, parce qu’ils n’ont pas forcément les références. Ils aiment l’idée d’être embarqués dans un truc. Mais… putain ! c’est difficile à défendre. Il faut faire avec la barrière des médias. Radiophoniques surtout. Concept album, ça fait intello, mais je sais pas comment on fait pour ne pas faire intello aujourd’hui ! En plus, le mot « intello » est devenu péjoratif. C’est surtout ça qu’est grave.
PM : Donner de la qualité au public, c’est risqué, ça pourrait le rendre plus exigent…
Kent : Bien sûr. Moi, c’est pas l’école qui a fait mon éducation, c’est d’aimer des choses qu’on disait intellos. C’est pas facile de passer de Gérard De Villiers à Deleuze, quand on n’a pas été à l’école. Sans les intellos, je serais un pauvre con qui lit SAS en regardant « … » (Kent cite ici le nom d’un célèbre animateur de télé).
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Nous avons continué à discuter un moment, j'étais le dernier interviewer de la journée, puis Kent s'est levé, a enfourché sa bicyclette et s'en est retourné vers Charenton-le-Pont, et moi, vers la rue des Boulangers.
par Pierre Mikaïloff
L' Homme de Mars et toute sa discographie est disponible sur les plateformes.
Titre en écoute : les vrais gens (extrait de Bienvenue au club)
16 ans plus tard, l'interview n'a pas pris une ride.
Si les constats sont les mêmes, les symptômes se sont aggravés avec les réseaux sociaux...
J'adore "L'homme de Mars" un album-concept qui a rejoint celui de Daran à la même époque (Le petit peuple du bitume=
Merci pour cette interview. Kent reste un de mes artistes préférés.
Je l'ai vu une seule fois, à l'Européen, le 01 mars 2003.
Super merci beaucoup
En ces temps de musique à la découpe, le propos de Kent n'a vraiment rien perdu de sa pertinence. J'ai beaucoup aimé son expression "...gens qui pensent encore album".
Je l'ai vu en concert à Vire vers la fin des années 90 (je crois) dans un théâtre à Vire (salle avec une très bonne acoustique). Kent était en plein forme, un concert merveilleux !
Pourquoi, en lisant une interview de cette qualité, je ne peux m'empêcher de me souvenir avoir croisé Kent, période Starshooter, au bras d'une superbe blonde, rue Victor Hugo à Lyon? Peut-être pour mesurer le chemin parcouru par cet artiste intelligent depuis ce temps qui a su mener une carrière évolutive alors qu'aujourd'hui on ne fait plus que des "coups"...
Merci Pierre
PHILOU
Il était grand temps que FR70 ouvre en grand les portes pour cet artiste majeur que je suis depuis Starshooter. J'ai beaucoup écouté et écoute encore souvent son dernier album.
A recommander et merci au blog de le mettre à l'honneur.
Un des auteurs compositeurs les plus inspirés de ces dernières années avec Murat et Dautain.
Deux immenses textes sur la jeunesse des années 80 et qui me parlent ainsi qu’à d’autres sûrement : Inoxydable et Week-end.
Les premier et dernier Starshooter sont des summums de rock.
Cette nuit, j’ai écouté à nouveau le premier Presgurvic, on pourrait en parler et du Montand le dernier textes immenses. Pas du rock, mais Kent (Hutchinson, Cockenstock) quelque soit sont patronyme, ne fait plus beaucoup de rock. Ni de BD. Reprendre Metzl Hurlant, merci Pat.
Très bon artiste que je suis depuis ses débuts avec Starshooter qui à bercé mon adolescence .
Pour mieux découvrir sa disco je me suis procuré le coffret de 14 cd , j'aime bien aussi le travail qu'il a fait avec Enzo Enzo .
Sympa à lire cette interview
Merci
Titis
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