The Young Gods

Si l'idée de base du blog est de chatouiller et élever la curiosité des oreilles de ses lecteurs en leur proposant de la musique d'horizons très divers, j'ai bien peur une fois de plus de pousser le bouchon un peu loin et de me prendre un blâme de la part du boss dans sa quête de l'audimat ! L'envie de vous parler des Young Gods me titillait depuis un moment et c'est leur concert au printemps dernier en Suisse sur la tournée In C qui a fini de me décider à passer outre les risques du bide.

Car en fait, à part Drago et à supposer qu'il passe par ici, je ne vois pas beaucoup de clients potentiels à leur musique ici. Si en plus on considère qu'ils sont suisses, ont une carrière internationale reconnue dans les milieux autorisés estampillés noise-indus-electro, sont toujours en activité et leurs albums toujours disponibles, on est quasiment hors contexte du blog !

C'est clair que si on commence à évoquer tous les groupes belges, québecois ou encore camerounais sous le seul prétexte qu'ils sont d'origine francophone on va vite se retrouver à vous présenter l'intégrale de Voivod par exemple et là, non seulement on sera hors sujet, mais à part ... Drago, tout le monde criera au secours et appellera sa mère !!!

Mais voilà, les Young Gods parsèment aussi leurs albums de titres en français, les deux premiers étant même exclusivement dans la langue du Petit Larousse (à l'exception d'un titre).

Du coup, afin de rester dans la charte Francerock et ne pas proposer un album existant j'ai choisi un aperçu du catalogue des 3 Suisses constitué uniquement de titres français piochés çà et là dans une dizaine d'albums non exclusivement en anglais ou instrumentaux, une sorte de mixtape perso. On se justifie comme on peut ...

Je passe sur la bio du groupe, il y a des tas de sites là-dessus, y compris le site officiel : https://www.younggods.com.

Pour faire court le groupe existe depuis 1985, la plupart du temps trio mais quelquefois quatuor, sa cheville ouvrière depuis les débuts étant Franz Treichler (chant, samples, programmation, guitares).

Autour de lui le trio s'est stabilisé depuis 2012 avec Bernard Trontin (batterie - électroniques) et Cesare Pizzi (samples - programmation) de retour après avoir fait partie du groupe à ses débuts de 1985 à 1988.

Niveau musique il est fortement recommandé de ne pas s'arrêter à un seul titre pour se faire une opinion afin de ne pas balayer d'un revers de manche toute la discographie du groupe.

Elle peut être totalement furieuse et rageuse, que planante et suspendue. A vrai dire plus les années passent et plus elle a tendance à se calmer tout en conservant un haut niveau d'exigence.

Si on sort un peu de sa zone de confort "classic rock" il y en a un peu pour tous les goûts, Data Mirage Tangram me paraissant une excellente entrée en matière toute en douceur avant de se heurter aux choses un peu plus violentes.

Essentiellement à base d'électroniques quand même, le groupe ne se fixe aucune limite, réussissant même à sonner ZZ TOP sur Gasoline Man sans la moindre guitare, et se frotte aussi bien à l'orchestre symphonique dans un festival de jazz qu'au hip-hop avec Dälek et bien d'autres expériences.

La dernière expérimentation en date est donc, comme évoqué en intro, une adaptation de l'oeuvre phare du compositeur de musique répétitive Terry Riley, In C, créée en 1968.

Oubliez un peu votre nid douillet, lâchez un peu prise, vous voilà partis pour un voyage de 80 minutes et plus hors de vos sentiers battus.

THE YOUNG GODS

2ni The Cat

En écoute : Figure Sans Nom

Petite sélection discographique perso :
- Super Ready / Fragmenté (2007)
- Data Mirage Tangram (2019)
- TV Sky (1992)
- Knock On Wood (the acoustic sessions - 2008)
- Everybody Knows (2010)

PS : rien à voir avec TYG mais pour ceux qui connaissent et apprécient In C, outre la version très électronique des Young Gods je vous recommande celle à guitares du collectif français Désaccordes emmené par Erik Baron, parue en 2005.

Le cd est toujours disponible chez Musea, raison pour laquelle il n'a jamais été présenté sur Francerock. Des mêmes je ne saurais trop recommander aussi la relecture de De Futura (Magma/Janik Top). Mais ceci est une autre histoire ...